Henri.
Tu es né le 29 mars 1940.
C’était la guerre ; papa était au front et maman était partie vivre quelques mois chez les grands parents Arnaud. C’est donc à la Chaize Giraud que tu es né.
C’est aussi à la Chaize Giraud que tu es baptisé 15 jours plus tard, à l’occasion d’une permission de papa.
Maman est ensuite retournée vivre à l’Aiguillon, avec toi et notre sœur aînée.
Il a fallu attendre le retour de papa en juin 1945 pour que la famille soit à nouveau toute réunie, famille qui s’agrandit alors de deux sœurs et deux frères.
Tu as été scolarisé à l’école du village et, en 1951, tu es rentré au séminaire de Chavagnes en Paillers. Tu as continué ensuite au séminaire des Herbiers, puis au grand séminaire de Luçon.
Après deux années passées à étudier la philosophie et la théologie, tu es parti faire ton service militaire. Dans un premier temps, tu as été affecté au régiment d’artillerie de Dinan. Tu as rejoint ensuite Chalons sur Marne, puis l’Algérie pendant plusieurs mois, et tu es revenu en France, à nouveau à Chalons sur Marne, jusqu’à la fin de ton service militaire.
En 1962, tu es retourné au grand séminaire de Luçon pour tes études de théologie et en juin 1965, tu as été ordonné prêtre.
Au service du diocèse de Luçon, tu as été nommé en Vendée à la Tranche sur Mer, puis à Saint Jean de Monts, et enfin au Bourg sous la Roche.
Ensuite, c’est à la disposition du diocèse de Limoges que tu as été nommé à Razés et Saint Pardoux ; tu y as rencontré des jeunes, tu y as vécu une expérience de prêtre-ouvrier.
Puis c’est Saint Junien, connu pour ses ostensions que tu aimais nous faire partager, Bourganeuf et ses environs où tu y as rencontré des personnes de confession musulmane qui avaient une salle de prière au sous-sol du presbytère, Felletin et Crocq, et leurs alentours, là où les Sœurs t’attendaient pour célébrer la messe dominicale même lorsqu’il y avait de la neige comme en 1999.
Tu es revenu ensuite en Vendée pour des raisons de santé.
Tu t’es mis alors au service des paralysés de France et des handicapés du groupe “Foi et Lumière” ; et le jeudi tu célébrais la messe à la maison de retraite des “Boutons d’or”.
Voilà en quelques mots les événements et le parcours de ta vie.
C’est vrai qu’il t’arrivait parfois d’envoyer balader. Mais nous nous rappellerons de toi comme quelqu’un de fidèle au chemin tracé et à son devoir, quelqu’un de dévoué, de généreux, de passionné aussi.
Lundi dernier, tu respirais avec difficulté et on t’a emmené à l’hôpital.
Samedi matin, tu nous as quittés.
En te laissant dans ta chambre d’hôpital la veille au soir, je t’ai dit “à plus tard”. En plaisantant tu as répondu “à plus tôt”.
Je ne savais pas que cet au revoir était en fait un “A Dieu”.