Joseph Babonneau 05/0/1929-24/11/2014
Né le 5 janvier 1929 à La Haie Fouassière (Loire-Atlantique-44), Joseph Babonneau a connu les Capucins lors d'une retraite prêchée par un Père alors qu'il était au petit séminaire de Legé. Il est entré au noviciat des Capucins de la Province de Paris le 26 mai 1946, sous le nom de Fr. Ange-Marie et y a émis ses vœux temporaires le 3 juin 1947. Il aimait rappeler qu'une de ses premières fonctions a été d'être quêteur dans le Cambrésis… « Je partais les matins d'hiver en sandales avec ma bicyclette sur les routes enneigées... ». Mais la cuisine a été très vite son lieu d'élection, à Dinard et ensuite à Nantes avec l'arrivée du Foyer. Après deux années à Dinard comme cuisinier, il fait profession perpétuelle à Nantes le 26 juillet 1950. Il est actif dans plusieurs fraternités comme cuisinier, portier et quêteur à Tours et Dinard (1958/64). Il aimait son travail et cherchait toujours à améliorer les menus !
Puis vient l'époque du Concile, la remise en question des formes de vie religieuse. C'est la naissance des « petites fraternités » et la surprise de tous, notre frère Joseph qui n'était pas loquace, qui était réservé, c'est le moins qu'on puisse dire, voilà qu'il choisit ce chemin de plein vent !
En 1967, il rejoint la fraternité des Bruyères comme frère au travail salarié et participe au réseau « famille franciscaine en monde ouvrier », surtout à partir de 1988 où il vit en communauté avec les prêtres-ouvriers du Mans puis ceux de Tours en 1996. Sa vie dans le monde du travail, il l'a réalisée aux abattoirs du Mans. A cette époque les abattoirs étaient un monde en soi avec sa hiérarchie, ses codes, ses réseaux, chaque groupe avait son café attitré. Comment Joseph s'est-il fait une place dans ce monde fermé ?
Ce n'était pas un rapide, ce n'était pas un battant mais il aimait le travail bien fait, déjà en cuisine il était volontiers perfectionniste ! C'est comme cela qu'il a pénétré dans ce monde, qu'il en a été respecté, c'est comme cela qu'il a rendu témoignage de l'Evangile. Cette rencontre du monde du travail, cette rencontre des personnes a nourri sa prière.
Par après, il rejoint la nouvelle fraternité de Tours, où il rend divers services malgré sa santé marquée par le diabète.
L'âge, les maladies font qu'il est accueilli à Angers ; et là, en évoquant ses souvenirs : « Tu sais, ici on vit comme des Chartreux, on n'a de relations avec personne ! ». Mais courageux, il a continué à rendre service jusqu'à la limite de ses forces. Accueilli à l'infirmerie d'Angers en juin 2008, il décline depuis quelque temps et reçoit les derniers soins au CHU d'Angers.