Louis MERLE est né en Centre Finistère, dans la ''montagne'', les Monts d'Arrée, pays ''rouge'', anticlérical.
J'ai eu la chance de le rencontrer comme enseignant au petit séminaire où il a su ouvrir des portes, surtout par la pratique de sport.
Louis a rejoint l'équipe Prêtres-Ouvriers de Brest et nous avons partagé régulièrement et célébré nos luttes. Louis travaillait dans une entreprise de textile-habillement, installée à Brest aux frais de la Ville et dont le patron a su profiter sur le dos des salariés, essentiellement des femmes. Une longue lutte pour les salaires et conditions de travail a été menée par le syndicat CGT avec occupation de l'usine en raison du refus de toute négociation. Cette lutte nous l'avons partagée avec nos syndicats et cela s'est manifesté par, entre autre, une manifestation monstre jamais connue.
Après des semaines d'occupation, manifestations, le patron, refusant toute négociation, a mis la clé sous la porte et l'entreprise liquidée, mettant les salariés à la rue et la Ville assumant les charges d'investissement qu'elle avait réalisées.
Louis a dû se reconvertir, il a suivi une formation avec un stage à la clé avant de trouver du travail dans une entreprise d'électricité œuvrant au cœur de la base des sous-marins atomiques. Ce parcours plus calme a été plein de solidarité et de partage jusqu'à la retraite.
Habitant en quartier HLM, Louis a été présent en toute discrétion à ses voisins en difficulté. Il est resté présent à son syndicat à travers notamment l'association de loisir des retraités.
Ce temps de retraite, Louis l'a consacré à l'étude d'ouvrages philosophiques, théologiques, sociologiques et il nous en partageait l'essentiel lors de nos rencontres PO de révision de vie et célébration.
La santé se dégradant, Louis a pris la décision courageuse d'entrer en Maison de retraite. Dans ce cadre, il a continué ses lectures et aussi sa passion pour la peinture qui a marqué tout son parcours. Lors de ses obsèques, une de ses œuvres de toute beauté était exposée ; elle représentait l’église de son pays dans un cadre bucolique.
Durant ce temps, il participe avec des camarades de la CGT à écrire l’histoire ouvrière et de ses combats. C'était un bonheur pour lui ces rencontres et ces échanges.
C'est tout ce monde du syndicat, des PO et de ses relations de lutte qui l'ont entouré pour son départ en lui rendant un hommage émouvant.