Aîné d’une famille de 9 enfants, avec un père jardinier dans une communauté religieuse et une mère laveuse, il a su, dans son enfance pendant la guerre 39-45, ce que c’était que la misère.
A son ordination presbytérale, il avait demandé à son évêque, Mgr Richaud, d’être incorporé à la Mission de France. Cela lui ayant été refusé, il gardera toujours le souci de ceux dont l ’Eglise est loin.
Après avoir été vicaire en paroisse, puis aumônier diocésain MRJC, il part au travail, en 1973, envoyé par l’évêque de Laval.
N’ayant pu être incardiné à la Mission de France, il est à l’origine de la création d’une équipe associée à la Mission de France, dans le diocèse, en 1973.
Habitant Cossé-le-Vivien, distante de Laval de 18 km, il faisait quotidiennement la route pour Laval, comme environ 300 de ses compatriotes.
Il a commencé pendant 2 mois à la station-service de Leclerc.
Une année plus tard, il est embauché à Conforama comme livreur. C’est un travail physique assez pénible, car il faut monter les meubles par des escaliers étroits, souvent dans d’anciens appartements. Il a fait ce travail jusqu’à son licenciement économique FNE, en 1985.
Syndiqué à la CFDT, il n’a jamais pu monter de Section Syndicale d’Entreprise en raison du petit nombre de salariés et de leur manque de motivation.
A la retraite, il a fait un mandat en tant que secrétaire départemental de l’Union Territoriale des Retraités CFDT.
Bernard était un homme très volontaire, ne craignant pas sa peine. Celui qui ne le connaissait pas était surpris par son franc-parler, très cru même. Ce langage ne plaisait pas à tout le monde. Mais, pourtant, au bout de quelques instants, on se sentait accueilli et parfois remis en cause. Il bousculait, mais il était capable de beaucoup de générosité et d’écoute surtout près des petits et des laissés-pour-compte.
Il souffrait d’une Eglise sclérosée, voulant rendre son langage accessible : à la retraite, quand il célébrait la messe, avec des handicapés, il utilisait des paroles que ceux-ci pouvaient comprendre.
Lors de nos rencontres, il disait souvent son attachement à Jésus-Christ. Voici le texte qu’il avait rédigé avant sa mort :
« Ma vie n’a été que découverte progressive du Christ Jésus, présent dans les autres. Il m’y attendait et me faisait signe.
Merci Jésus, pour toutes ces rencontres de ma vie : que ce soient les rencontres familiales et amicales, les rencontres faites au cours de mon ministère, les visites inattendues, les rencontres avec des militants croyants ou non-croyants, les rencontres à Conforama, mon lieu de travail.
Elles m’ont fait vivre, tantôt dans la joie et le bonheur, tantôt dans la peine, tantôt dans des moments difficiles à vivre…
Que tout cela continue ».
Il est décédé le 8 mars 2019.
Il avait donné son corps à la science.