« À toi jeune européen, ce livre voudrait t’aider à sortir d’une torpeur, nommer quelques-unes de tes angoisses, et t’aider à y faire face. Il est possible que pour les Syriens la révolution soit déjà ratée, comme cela a été le cas pour d’autres peuples les Afghans, les Congolais ou les Sahraouis. Peut-être est-il vrai que nous sommes passés d’une dictature horrible à une horreur anarchique innommable. Mais pour la société syrienne le temps était venu, le glas avait sonné, le changement devait advenir. […] Il pourrait y avoir des comités « amitié Syrie » qui se forment dans toutes les villes où le nom de la Syrie deviendrait le nom d’un rêve qui nous est cher et pour lequel nous nous engageons, qui n’est pas seulement un rêve de démocratie et de justice pour ce peuple morcelé, chassé, torturé, mais également le nom d’une conscience civile renouvelée. Une conscience capable de signer les peurs et les effrois qui ont permis à ce régime et aux dérives extrémistes qui les justifient, de survivre pendant quarante ans. »
Paolo Dall’Oglio dans La rage et la lumière, p. 24-25, mai 2013.
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