COMMUNIQUE DE PRESSE
CE 31 JUILLET 2014
De multiples chapelles jaurésiennes concurrentes, s’attribuant chacune l’âme de Jaurès, vont aller, avec leurs drapeaux et leurs slogans, en ordre dispersé, déposer leurs gerbes aux pieds de Celui qui a voulu l’union de tous les citoyens, en tous pays, pour construire une humanité solidaire et fraternelle, libérée du capitalisme. Non, je n’irai à aucun de ces rassemblements partisans par respect pour son nom et son action !
Combien trouve-t-on de leurs adeptes dans les grands combats du siècle ? pour Gaza et la coopération judéo - palestinienne ? pour que chaque continent, chaque pays, libérés du capitalisme mondialisé, puisse vivre dignement, librement, démocratiquement, de ses ressources et de sa coopération avec les autres peuples ?
Où trouvent-ils leurs inspirations ?
Certainement pas dans les grandes convictions qui ont animé Jaurès !
Oui, Jaurès, tu nous manques, mais tu nous appelles à continuer ton œuvre dans la réalité, si dure, de ce monde si sensible et si éprouvé. Tu nous appelles à l’espoir et à l’action, quoiqu’il en coûte, au nom de cet idéal qui t’a habité toute ta vie jusqu’à ton assassinat, ce soir du 31 juillet 1914 à 21h40.
N’aurait-il pas été plus judicieux de se regrouper tous, sans drapeaux, sans slogans, sans signes distinctifs, avec seulement une fleur et une bougie à la main, signifiant par là notre volonté de poursuivre le combat, dans l’esprit de Jaurès, pour une humanité nouvelle de
justice et de paix, reprenant seulement son texte où il prévoyait son assassinat :
« Un jour viendra, peut-être, où nous serons abattus, précisément par un de ceux que nous voulons affranchir. C’est du même peuple souffrant que sortent, selon le vent qui souffle, les violences des révolutions, ou les violences des réactions ; et la même mer soulevée, brisant les navires qui se combattaient, en a, plus d’une fois, réconcilié les débris dans sa profondeur...
Qu’importe, après tout ! L’essentiel n’est pas qu’à travers les innombrables accidents de la vie, et les agitations de l’histoire, nous soyons épargnés par la faveur des hommes, ou par la grâce des choses ; l’essentiel est que nous agissions selon notre idéal, que nous donnions notre force d’un jour à ce que nous croyons la justice, et que nous fassions œuvre d’homme en attendant d’être couchés à jamais dans le silence, et dans la nuit. »
Denis Guiraud, auteur de
« Approcher l’âme de Jaurès »