P O AUVERGNE
RENCONTRE REGIONALE DU 16 NOVEMBRE 2019
Pour notre rencontre régionale de ce mois de septembre, nous avons quelque peu modifié notre programme.
Au lieu d’avoir comme point de départ la question : « Avons-nous besoin de la foi », nous nous sommes plus attardés, à la suite d’une remarque de Paul dans sa participation écrite, sur la foi primaire avec la réflexion qu’on entend souvent « pour faire ça, il faut y croire ».
« Foi nécessaire, non seulement pour s’engager, mais pour vivre, prendre des risques, faire ce qui ne paye pas ». Remarque relayée par Armand dans sa participation écrite : « Je crois qu’on va gagner, on va y arriver, il faut y croire ».
Foi dans l’action et l’engagement.
« Cette foi primaire c’est la base ». Elle se traduit par des actions avec les autres : dans un centre social - dans des conseils de quartier - dans une présence auprès des personnes en fin de vie - dans l’accompagnement de gens devant être licenciés - dans la défense des habitants d’une cité - dans des relations de personne à personne dans un centre d’accueil « relations plus intéressantes que dans un travail purement administratif » - dans des réunions de la Cimade - dans la défense des services publics - dans la solidarité paysanne - dans les Cercles du Silence - dans toutes les actions qui vont dans le sens d’une amélioration de la vie - dans tout ce qui est non-violence.
C’est dans ces actions que nous sommes présents, parce que la foi nous la concevons comme une action et non une entité, un dogme, un catalogue de choses à croire. Cette foi est primaire parce qu’elle est accessible à tous et à toutes. C’est un besoin qui provoque toute personne à s’engager. Autrement dit : « Pas de foi sans engagement concret ».
Foi dans l’humain.
Un deuxième point qui est ressorti, c’est la foi dans l’humain.
Ces engagements que nous vivons avec d’autres n’ont rien à voir avec une attitude d’activisme. Ils se situent et ne prennent tout leur sens que par rapport à l’humain. Toutes ces actions que nous avons évoquées ne prennent leur sens véritable que parce qu’elles rejoignent, parce qu’elles sont faites pour la défense de l’humain.
Ce qui est donc premier c’est la personne humaine. D’où un autre aspect qui ressort, c’est de croire dans les possibilités de l’être humain. Croire en l’homme c’est affirmer qu’il est capable de… C’est pour cela qu’on a souligné l’importance de ce que les gens vivent. Importance de la vie humaine. On peut débattre sur le début de la vie, on peut débattre sur la fin de la vie, mais il ne faut pas oublier qu’il y a aussi un milieu de la vie.
Dans toutes ces rencontres qu’on a évoquées, on a souligné la place de la fraternité, des relations même toutes simples comme se dire bonjour entre gens d’une cité HLM. Ceci établit des liens qui durent : « T’es encore là toi ? ».
Un autre aspect est ressorti de nos échanges, c’est l’espérance. « Croire que c’est possible ». Si on ne pense pas que c’est possible il n’y a pas d’avenir, et cette foi existe, nous en sommes témoins, et la vie humaine comme telle est bonne nouvelle.
Questions à nous PO.
Cette foi dans l’engagement, cette foi dans le possible, nous pose question par rapport à la foi chrétienne. Parfois « On n’est pas à l’aise ».
On assimile assez facilement foi, Eglise, pratique religieuse, d’où un certain malaise.
Alors qu’on pense Evangile enraciné, on voit dogme et doctrine ; alors qu’on pense action pour plus d’humanité, on voit évasion dans du spirituel ; alors qu’on pense Jésus-Christ Sauveur on voit un Jésus-Christ dans le tabernacle.
Exigence pour nous de bien ‘ressaisir’ ce que les gens vivent. « Comme PO on a la chance de pouvoir saisir cette vie. C’est notre manière de dire et rencontrer Jésus-Christ ».
Exigence de rendre compte : « Pourquoi tu fais ça ? ».
Exigence de bien voir que d’autres croyants vivent en concordance avec l’Evangile. On a évoqué l’Eglise en Algérie : « Je suis en admiration devant l’Eglise d’Algérie ».
Perspectives possibles.
Que ce soit en région, que ce soit en équipe, que ce soit par participation personnelle écrite, pourrait-on envisager de poursuivre avec quelques ‘sujets’ possibles ?
Foi comme confiance : « Foi déjà présente quand je réponds à quelqu’un : Je te crois ».
Foi comme espérance : « Tout n’est pas noir ».
Foi comme palier : « Va, ta foi t’a sauvé », « Femme ta foi est grande ».
Foi comme révélation : révélation de quoi ou de qui ?