IL Y A CINQUANTE ANS : LE RETOUR DES PRÊTRES-OUVRIERS.
23 octobre 1965 : depuis Rome où se termine le Concile, l’épiscopat français annonce, qu’en accord avec le Pape Paul VI, des prêtres français pourront reprendre le travail salarié à temps plein à titre expérimental pour 3 ans.
7 décembre 1965 : Le Vatican promulgue le décret sur le « Ministère et Vie des prêtres » qui mentionne dans la liste des divers ministères « les prêtres qui travaillent manuellement et partagent la condition ouvrière ».
Ce nouveau départ survient 11 ans après l’arrêt brutal imposé par le Vatican (1er mars 1954), considérant l’incompatibilité entre la vie de prêtre et la vie ouvrière – en fait la peur d’une « contamination » par le marxisme. Cette « sanction » avait provoqué un profond malaise non seulement parmi les chrétiens des milieux populaires mais aussi auprès des incroyants qui côtoyaient ces prêtres-ouvriers.
De 1954 à 1965, ceux des prêtres-ouvriers qui avaient « obéi » la mort dans l’âme, se sont toutefois battus inlassablement pour obtenir la révision de cette interdiction, avec le soutien discret de certains Evêques. En Tarn et Garonne, les prêtres de l’équipe de la Mission de France à Moissac – Jacques Figarol, Joseph de Boisgelin, Michel Grelot, André Lesur et Pierre Desmettres – en accord avec l’Evêque de Montauban, Mgr de Courrèges, avaient continué à occuper des « petits boulots » à temps partiel.
En 1969, à son tour, Louis Escudié, doyen de Montauban et vicaire épiscopal, est autorisé à trouver un emploi salarié et il est embauché dans le bâtiment comme peintre ; il sera à l’origine de la constitution d’une équipe de prêtres-ouvriers sur Montauban/Albias qui comptera jusqu’à 7 membres : Auguste Cazelles, Didier Vacquier, René Dayma et Jean Saltarel, puis Guy Chauchefoin et Jean Viguier.
Quelques années plus tard, une nouvelle équipe va se créer dans le rural sur Villemade/Ardus avec Maurice Guiral et Georges Marrou à laquelle se rattachera René Dayma.
Ainsi, dans les années 1980, le diocèse comptera une quinzaine de prêtres-ouvriers, certains assumant des responsabilités syndicales.
Aujourd’hui, avec les départs et les décès, ce groupe s’est réduit ; les 5 prêtres-ouvriers du diocèse tiennent à continuer leur présence comme retraités, dans leurs divers lieux de vie, en privilégiant la proximité et le soutien aux exclus et aux exploités.
Cet anniversaire sera marqué par plusieurs initiatives ; au plan national, un colloque se déroulera à Saint-Denis (93) les 5 et 6 décembre prochain et à Montauban une conférence est envisagée dans le courant du mois de janvier 2016.
Jean SALTAREL